jeudi 14 novembre 2013

Christophe Béchu et les vrais visages de la "Manif pour tous"

Le Journal Ouest-France titrait dans un article daté du 11 novembre 2013 "Qui se cache derrière les manifestants anti-mariage gay ? - Enquête sur les réseaux de la Manif pour tous". Cet article fait suite à la vive polémique née à Angers lors de la venue de la Ministre de la justice, Christiane Taubira. Cette dernière avait été comparée à une "guenon" avant que des enfants lui tendent des peaux de banane interpellant la Ministre aux cris de "Des bananes pour la Guenon", sous l'oeil bienveillant de Gabrielle de la Bigne. Rappelons que Gabrielle de la Bigne est la belle-soeur du responsable des Jeunes UMP 49, Philippe de la bigne, également directeur de cabinet du Député-maire d'Avrillé depuis 25 ans, Marc Laffineur.

L'article du "Ouest-France" rapporte que les manifestants anti-mariage gay sont "un conglomérat de catholiques conservateurs, fondamentalistes, intégristes". D'accord. On apprend également qu'à Angers, les responsables de la "Manif pour tous" sont "impliqués dans des organisations qui ont pignon sur rue". Jusque là, aucun problème. La journaliste du Ouest-France; Marianne Deumié, se contente de simplement rapporter les propos d'un certains Christian Terras, responsable d'une revue catholique sans mener une véritable enquête digne de ce nom dans un contexte préélectoral.

En effet, le Ouest-France n'apporte aucune précision sur le noyau dur des anti-mariage gay dans le Maine-et-Loire, en ne recherchant pas si des liens existent avec des partis politiques locaux...

Voici la VRAIE enquête sur les visages de la Manif pour tous dans le Maine-et-Loire. Une enquête au coeur du clan Béchu : une droite catholique (très) conservatrice flirtant, parfois, avec les idées de la droite "extrême"...


MANIF POUR TOUS : UMP 49 ET PARTI CHRETIEN DEMOCRATE MÊME COMBAT

La "Manif pour tous" est un mouvement d'ampleur national opposé au mariage des couples de même sexe. Dans la plupart des départements ont été créées des sections locales de la "Manif pour tous". Dans le Maine-et-Loire, cette section a reçu un fort soutien des responsables du Parti Chrétien démocrate 49, ancien parti de Christine Boutin, associé à l'UMP. La "Manif pour tous 49" a reçu également le soutien logistique de la part de l'UMP 49, présidée par Marc Laffineur.

MAXENCE HENRY, UN DES "LEADERS" DE LA MANIF POUR TOUS 49



Maxence Henry est actuellement directeur des études à l'IRCOM, école privée de communication basée à Angers et largement financée par le Conseil général du Maine-et-Loire. Il apparaît également comme délégué départemental du Parti chrétien démocrate sur le site de la fédération du Maine-et-Loire.

Maxence Henry se présente comme le "leader de la droite et du centre sur la seconde circonscription du Maine-et-Loire". Monsieur Henry est bien présomptueux de se présenter comme "leader", nous le rappelons à la modestie, notamment au regard de son score aux législatives 2012 (37,20%) face au Maire de Trélazé, Marc Goua (62,80%) :



Très actif dans l'organisation de la "Manif pour tous 49", Maxence Henry est le symbole d'une droite de plus en plus droitière. En effet, ce proche de Christophe Béchu semble opposé à tout comme il le rappelle dans une tribune "pour l'humanité durable" : opposé au mariage pour tous et à l'adoption d'enfants par des personnes de même sexe, opposé à la légalisation de l'euthanasie, opposé à l'aide massive à l'enseignement public et à la constitutionnalisation de la laïcité, opposé à la contraception anonyme pour les mineures, opposé à l'IVG et à la gratuité des soins d'avortement. 

Quelques images de l'engagement de Maxence Henry (cliquez-dessus) :




Rappelons, enfin, que Maxence Henry était 37ème sur la liste de Christophe Béchu aux dernières municipales à Angers et qu'il est membre du bureau politique de l'UMP 49.


ROCH BRANCOUR, SECOND COUTEAU DE CHRISTOPHE BECHU



Roch Brancour est actuellement Directeur énergie solaire dans la société Larivière, basée à Angers. Membre du bureau du Parti chrétien démocrate du Maine-et-Loire, ancien candidat UMP sur le canton d'Angers-Trélazé en 2004, il a également perdu (21%) face à Marc Goua, élu dès le premier tour avec 51%.

27ème sur la liste de Christophe Béchu en 2008, Roch Brancour présida l'association "Graine d'Angers", chargée de "semer le débat" et de récolter les financements pour la campagne de 2014 du candidat UMP. 

En juin 2013, il est à l'initiative de "l'Appel des angevins pour le changement", piloté officieusement par le Président-sénateur-candidat.

Farouche opposant au "Mariage pour tous", Roch Brancour se fait discret ces derniers temps mais est très actif dans l'ombre de Christophe Béchu, c'est un exécutant. 



CHARLES-HENRI JAMIN, PRESIDENT DU PARTI CHRETIEN DEMOCRATE (PCD)

Charles-Henri Jamin est actuellement consultant indépendant en communication dans la société "CHJ conseils", basée à Saint-Hilaire - Saint-Florent , commune associée à Saumur dont il est le Maire délégué. Charles-Henri Jamin est également l'ancien conseiller politique de la ministre Christine Boutin. En 2010, au cours de ses fonctions, il aurait été directement mêlé à une étrange affaire de cumul de salaires, comme le rapporte le média "Saumur-kiosque". En juillet 2013, il devient Président par intérim du PCD, succédant à Christine Boutin, alors très virulente à l'encontre du "Mariage pour tous" et flirtant de plus en plus avec l'extrême-droite (printemps français).



Monsieur Jamin accompagne et conseille l'ancienne présidente du Parti chrétien démocrate dans tous ses combats, notamment celui contre l'égalité des droits consacré par le "Mariage pour tous". Rappelons que Christine Boutin, fervente catholique, est également opposée à l'euthanasie, à l'avortement et au PACS. Elle est d'ailleurs la fondatrice en 1993 de "l'Alliance vita", principal lobby anti-avortement et pro-vie en France.

Charles-Henri Jamin est un cumulard. Président national du PCD, Maire délégué de Saint-Hilaire - Saint-Florent, Président de l'office public de l'habitat "Saumur loire habitat". Il est également en charge pour la ville de Saumur du logement, de l'urbanisme, de l'habitat et de la rénovation urbaine. Enfin, il est vice-président de "Saumur-Agglo". Sans compter ses activités de conseil en communication indépendant...

Très proche de Christophe Béchu, Charles-Henri Jamin était sur la liste menée par le Président-sénateur-candidat lors des dernières élections régionales de 2010 en Pays de la Loire (élection remportée haut la main par le socialiste Jacques Auxiette avec près de 53% des voix).




MANIF POUR TOUS : LA FEDERATION UMP 49 AUX MANETTES

La fédération UMP 49, présidée par le Député-maire d'Avrillé, Marc Laffineur, n'est pas en reste dans l'organisation de la "Manif pour tous", comme en témoignent les éléments qui suivent :

L'organisation d'une réunion à Avrillé à l'initiative de Christophe Béchu et de son mentor, Marc Laffineur dont voici les mails et courriers adressés aux militants UMP du département (cliquez sur les documents) :



L'UMP 49 a même convié ses militants à participer activement à la réussite des manifestations, comme celle par exemple du 2 février 2013, à Angers :



Marc Laffineur paiera même de sa personne pour soutenir physiquement les veilleurs opposés au mariage gay, il se joindra à eux devant la gare d'angers en signe de protestation :


Rappelons que Marc Laffineur, Député-maire d'Avrillé et Président de l'UMP 49 est l'un des rares députés UMP (6 seulement !) à avoir voté contre la gratuité de l'avortement pour les mineures, comme le rappelle le site de la fédération FN de la Loire, ce qui ne laisse plus aucun doute sur l'orientation du débat organisé à Avrillé.


Christophe Béchu n'a pas à rougir des positions de son père spirituel Marc Laffineur. En effet, il est aussi l'un des rares parlementaires de droite (36 parlementaires sur 393) à avoir co-signé une tribune contre la "dénaturation du mariage" dans le journal (très à droite) Valeurs actuelles.



Les visages des militants de la "Manif pour tous" dans le Maine-et-Loire ne sont pas seulement ceux présentés par Marianne Deumié dans l'article du Ouest-France du 11 novembre 2013

Ils sont hautement plus politisés. En effet, ces réseaux catholiques "intégristes" appartiennent au coeur militant de l'UMP et du Parti chrétien démocrate dans le Maine-et-Loire. Ils constitueront même le noyau dur des militants actifs de la campagne de Christophe Béchu.


lundi 11 novembre 2013

Dominique Richard est-il une girouette ?

Sacré Dominique Richard ! On ne l'avait pas vu depuis si longtemps dans la vie politique angevine. Après quelques années d'absence, le candidat malheureux à la mairie d'Angers en 2001 est de retour ! Fier comme un paon. Heureux comme un coq en pâte.



DOMINIQUE RICHARD : LE REVENANT

Les années ont passé mais la détermination et l'engagement de Dominique Richard pour la politique restent intacts. C'est tout à son honneur. Pour le plus grand bonheur des angevins à qui manquaient ses grandes oreilles, toujours à l'écoute ?! Revenons sur le parcours récent de cet homme que les angevins avaient oublié et que nous appellerons affectueusement "Dodo".

Dominique Richard se met en retrait de la vie politique angevine le 17 juin 2007. Son opposant aux législatives, Marc Goua, alors maire de Trélazé, devient le seul député PS élu du Maine-et-Loire, recueillant près de 53% des suffrages. Il a quand même fait fort à l'époque Dodo : seul Député UMP capable de perdre une circonscription dans un contexte national largement favorable à la droite (élection de Nicolas Sarkozy, majorité absolue à l'Assemblée nationale, réélection de tous les autres députés de droite du Maine-et-Loire). Bref. Il a perdu pour deux raisons : d'une part son manque d'implication locale en tant que Député de 2002 à 2007, d'autre part son arrogance bien connue de tous.


LE RECASÉ DE LA REPUBLIQUE

Une fois déchu de son mandat de Député de la 2ème circonscription du Maine-et-Loire, Dodo n'a pas traîné pour retrouver du travail. C'est qu'il en a des bouches à nourrir ! Non, Dodo ne passera pas par feu l'ANPE (devenu Pôle-Emploi depuis le 19 décembre 2008) mais par ses amis de l'Assemblée nationale pour être "recasé". Ah rien de mieux que l'entraide parlementaire !

Spécialisé dans les questions de communication au cours de son mandat de Député à l'Assemblée nationale, Dominique Richard est recasé en février 2008. Il est nommé Commissaire à la Commission nationale informatique et libertés (CNIL), par Bernard Accoyer, Président de l'Assemblée nationale.

En juin 2010, Dominique Richard est de nouveau nommé, cette fois-ci chargé d'une mission, celle de remettre avant le 31 janvier 2011, au Ministre de la Culture, un rapport sur la "mise en place d'une réflexion sur les perspectives du secteur de l'audiovisuel en 2015 en France". Passionnant ! Cela se concluera par un  rapport de seulement 40 pages grassement rémunéré aux frais du contribuable. Rappelons, à titre de comparaison, que pour une mission du même ordre, Christine Boutin avait été rémunérée quelques 9500€ par mois pour une mission sur la mondialisation.

Le 22 mars 2011, Dodo est nommé médiateur du Conseil pour la circulation des oeuvres. Ce médiateur à titre expérimental est chargé de "contribuer à la résolution des contestations relatives à l'accès aux oeuvres audiovisuelles et cinématographiques". Passionnant de nouveau ! A ce jour, aucun rapport véritable sur la mission de ce médiateur n'a été rendu public. De là à conclure à un emploi fictif...

Le 5 octobre 2011, Dominique Richard est de nouveau nommé, en Conseil des ministres, membre du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE), fonction pour laquelle il perçoit une rémunération supplémentaire de 3768 € bruts par mois. Au sein de ce conseil, il n'exerce plus sa compétence en matière de communication mais d'aménagement durable du territoire. Remarquez, les compétences importent peu, pourvu qu'il y ait la rémunération !

Outre l'ensemble de ces nominations correspondant à des postes basés à Paris, rappelons que Dodo a conservé, depuis 2004, son mandat de Conseiller régional des Pays de la Loire pour lequel il perçoit également la modique somme de 2647,79€. 

Dominique Richard fait partie de cette caste dominante, donneuse de leçon, qui s'entraide et se protège.

Une caste dont la seule ambition est de se servir avant de servir l'intérêt général. C'est particulièrement flagrant lorsque l'on doit sa carrière professionnelle aux nominations politiques multiples venues d'en haut. Dodo est un cumulard professionnel. Comme beaucoup d'autres politiques nous diriez-vous... Sauf que !

A la différence des cumulards "élus" qui ont le courage de se soumettre au suffrage universel direct ou indirect, tel Christophe Béchu, Dodo est un cumulard "nommé". L'on comprend aisément qu'il soit plus facile d'obtenir un poste par des compromissions et autres ronds de jambe que de se présenter au suffrage sur son propre nom.


LE RETOUR AU BERCAIL

En novembre 2012, Dominique Richard annonce sa démission de l'UMP pour rejoindre sa famille de coeur, la famille centriste, désormais incarnée par l'UDI-Modem. Selon ses propres mots, il décide de retourner "au bercail". Il y fait si chaud, si bon. Il faut dire que la famille centriste dans le Maine-et-Loire renaît, tel le phoenix, de ses cendres.

Aux côtés de Michel Piron, le nouveau Président de l'UDI 49, Dominique Richard retrouve Jeanne Robinson, autre transfuge de l'UMP, et Laurent Gerault, ancien Président du Modem 49. La fine équipe !

Pas facile de faire cohabiter tout ce petit monde, les uns historiquement proches du Président-Sénateur-candidat Christophe Béchu (Richard et Robinson), les autres clairement en situation de rupture (Piron et Gerault).

Laurent Gérault a annoncé vendredi 8 novembre 2013 être candidat à la mairie d'Angers. Au lendemain de cette candidature de rassemblement du centre, le samedi 9 novembre 2013, Dominique Richard nous distille un communiqué de presse laconique dans lequel il n'apporte son soutien ni au candidat officiellement désigné par l'UDI, Laurent Gérault, ni au candidat officiellement désigné par l'UMP, Christophe béchu.


LA VALSE A QUATRE TEMPS

La politique, c'est faire des choix. A en croire ses récentes déclarations, Dominique Richard semble être dans l'incapacité d'en faire. A défaut d'incarner un second rôle de facillitateur entre Laurent Gérault et Christophe Béchu, Dominique Richard s'accapare un premier rôle, celui de perturbateur.

Quelle est la logique de Dominique Richard ?

Dans un premier temps, en novembre 2012, il fustige l'UMP et rejoint l'UDI, la famille centriste à laquelle il dit "appartenir depuis plus de 30 ans". C'est compréhensible et tout à fait respectable au regard d'un long parcours au sein de l'UDF et des démocrates sociaux.

Dans un second temps, Dominique Richard semble accepter d'être la "taupe" de Christophe Béchu au sein de l'UDI. Son rôle ? Faire en sorte que l'UDI-Modem apporte son soutien total au candidat de l'UMP.

Dans un troisième temps, Dodo prend acte de la candidature de Laurent Gérault, candidat officiellement désigné par Jean-Louis Borloo et François Bayrou. Il décide de ne pas lui apporter son soutien. Dodo décide également de ne pas apporter son soutien à Christophe Béchu. Essaie t-il de faire monter les enchères, de négocier un poste ?

Quatrième temps, entre le coeur et la raison, Dominique Richard devra faire un choix. Il sera contraint, par les deux camps, de clarifier son positionnement. Deux choix s'offrent à lui : l'un, celui d'affirmer  son positionnement centriste et de soutenir le candidat de son camp, l'UDI Laurent Gérault. L'autre, celui de trahir son camp, un an après avoir l'avoir rejoint, en apportant son soutien au candidat UMP Christophe Béchu.

L'absence de choix pour Dominique Richard consisterait en une absence de convictions politiques. Et l'on sait pourtant que les convictions sont le fondement de l'engagement politique...

Alors, à la question "Dominique Richard est-il une girouette ?", la réponse est claire : OUI !


samedi 9 novembre 2013

Laurent Gérault : l'homme à abattre pour Christophe Béchu


Laurent Gérault vient officiellement de déclarer sa candidature à la Mairie d'Angers sous l'étiquette UDI/Modem - "Servir Angers".

L'actuel conseiller régional des Pays de la Loire et conseiller municipal d'Angers souhaite proposer une liste de rassemblement centriste qui se veut être "une alternative positive aux partis traditionnels en manque de souffle". Il souhaite également porter "un projet pour Angers, une nouvelle ambition". Le candidat assure de n'être "ni d'un clan, ni d'un camp, ni d'un fan-club". Cette dernière pique adressée à Christophe Béchu, Président-Sénateur-candidat à la Mairie est révélatrice d'une relation qui s'est fortement dégradée entre les deux hommes au cours de ces derniers mois : amis d'hier, ennemis d'aujourd'hui...

MUNICIPALES 2008 : LE MARIAGE DE RAISON

Laurent Gérault et Christophe Béchu formèrent un tandem en 2008, proposant une liste de Rassemblement de la Droite et du Centre afin de conquérir la Mairie d'Angers. A Christophe Béchu le valoir-faire, à Laurent Gérault le faire-valoir, l'un rêvant de la Mairie, l'autre de la Présidence de l'agglomération angevine.

Sauf que ! A quelques 667 voix, le jeune futur candidat-à-tout, Christophe Béchu, échoue et connaît sa première grande baffe politique. Ca avait pourtant de la gueule ce duo, un beau remake de Laurel et Hardy (c'est moi le grand et toi le petit), à l'un la raison, à l'autre la passion.

Malgré la promesse faite aux angevins de siéger dans l'opposition, Christophe Béchu démissionnera (rapidement) du conseil municipal d'Angers, laissant les clés (en prenant soin d'en faire un double) de l'opposition à Laurent Gérault. Mais combien de temps, ce dernier, allait-il pouvoir conserver le leadership ?

Retrouvez, ci-dessous, la promesse de Christophe Béchu de siéger dans l'opposition :




LEGISLATIVES 2012 : DIVISER POUR MIEUX REGNER

2008, 2009, 2010, 2011, 2012... les années passent, Laurent Gérault exerce sa mission de leader de l'opposition angevine. Il le fait bien. Avec plus ou moins de talent. Il n'est pas dans la caricature. Pas un mot plus haut que l'autre. Son tempérament, c'est sa force, c'est aussi sa faiblesse. La force de celui qu'on écoute pour ses convictions et ses propositions, la faiblesse de celui dont l'absence de charisme et de calcul politique ne lui permettent pas de fendre l'armure, cette irrésistible poussée libératrice qui fait un destin politique.

Laurent Gérault n'est pas libre. Il ne le sera jamais en tant que leader de l'opposition angevine. Il est tenu par le clan Béchu, dont le premier chien de garde au conseil municipal est Emmanuel Capus. Laurent Gérault est libre de porter le message qu'on lui impose. C'est cela le système Béchu. Celui qui sort des clous, on lui tire dessus. Sans sommation.

En 2012, les relations entre Christophe Béchu et Laurent Gérault prennent un tournant, notamment dans le contexte des élections législatives sur la 6ème circonscription de Maine-et-Loire dans laquelle Hervé de Charette était élu depuis 1986. Ce tandem Gérault/Charette, dans le cadre de l'Alliance centriste, devait ravir la circonscription. Hervé de Charette assure même à Laurent Gérault de lui transmettre la circonscription en cours de mandat. C'est un bon deal. Sauf que !

Christophe Béchu aime le pouvoir. Il le veut pour lui. Et lui seul. Pas d'esprit d'équipe. Il ne partage pas son jouet qu'est le Maine-et-Loire.

Sur une circonscription historiquement de droite, les chances de l'emporter de Laurent Gérault étaient réelles face au candidat socialiste. L'idée que le chef de l'opposition angevine puisse devenir député n'est pas acceptable pour Béchu. Aussi, probablement soucieux de conserver dans le département un fort ancrage de centre-droit, le Président du Conseil général n'a pas eu de meilleure idée que de placer et de soutenir un candidat dissident UMP, André Martin, face au tandem Gerault/Charette qui avait pourtant reçu l'investiture officielle de l'UMP.

Le résultat, vous le connaissez : victoire du socialiste Serge Bardy. Victoire personelle de Christophe Béchu qui provoque la défaite de son camp : diviser pour mieux régner...


OPPOSITION MUNICIPALE : LA STRATEGIE D'ISOLEMENT

Laurent Gérault n'a pas digéré le coup de jarnac de Christophe Béchu. A juste titre. Il sait désormais que sa liberté de parole et d'action est limitée, comptée. Comptée car les municipales approchent à grands pas et qu'aucun autre leadership n'est possible que celui du Président-Sénateur-candidat. Laurent Gérault le sait, il va devoir subir la stratégie de l'isolement. Isolé d'une opposition municipale désormais dénuée de talent, d'idées et de courage. La stratégie de Christophe Béchu fonctionne parfaitement à court terme. Elle a permis d'ostraciser celui qui, à défaut de charisme et de tactique politique, aurait pu capitaliser sur son bilan de chef de l'opposition au conseil municipal d'Angers. Mais cette stratégie court-termiste peut se révéler dévastatrice. Dévastatrice car du rejet, de l'humiliation et de l'intolérance subis, peut naître l'irrépressible énergie du combat...

MUNICIPALES 2014 : LE REGLEMENT DE COMPTE

L'élection des 24 et 30 mars prochains sera l'occasion pour l'ensemble des candidats, toutes tendances confondues, de proposer et de porter un projet d'avenir pour les angevins. Mais au-delà de simples clivages partisans, cette élection sera l'occasion d'un règlement de compte entre Laurent Gerault et Christophe Béchu.

Christophe Béchu veut la tête de Laurent Gérault : toute sa stratégie de liste de rassemblement tombe à l'eau. Le rassemblement de qui ? D'un clan ? Laurent Gérault a un bilan, peut-être minime, quoi qu'on en dise. Il a les réseaux et les raisons de porter une véritable candidature du renouveau à Angers. Cependant, cette candidature ne portera ces fruits que s'il a l'intime conviction qu'elle est utile, qu'elle n'est pas une forme de revanche personnelle, qu'elle n'est pas énième candidature visant à négocier tel ou tel poste au second tour...

Pour gagner l'estime et la reconnaissance des angevins, Laurent Gérault doit se fixer une ligne claire à ne pas franchir, celle qui consistera à ne pas se coucher au second tour face à Christophe Béchu. Il y aura des pressions, des menaces, des intimidations de la part du clan Béchu, tant sur les colistiers que sur le candidat Gérault lui-même, sur leur entourage, et même sur ceux qui les emploient.

Dans une élection où le Front national est crédité entre 10 et 13% au premier tour, la multiplication des listes de droite est une véritable aubaine pour la majorité socialiste à la Mairie d'Angers. Laurent Gérault peut être un rempart au Front national, fort d'une liste de rassemblement des centristes. Il peut même devancer une liste UMP au premier tour du scrutin, le 24 mars au soir. Aussi, tous les coups sont permis pour Christophe Béchu car Laurent Gérault est devenu l'homme à abattre.



mercredi 6 novembre 2013

La Presse angevine est-elle aux ordres de Christophe Béchu ?



La Presse angevine serait-elle à la botte du président du Conseil Général Christophe Béchu ? La question se pose réellement au moment où certaines affaires concernant le candidat Béchu à la Mairie d'Angers sont étrangement étouffées par la presse locale. Revenons sur les faits.

Lors de sa venue à Angers, la Ministre de la justice, Christiane Taubira, a été accueillie par des manifestants de la "Manif pour tous" (catholiques opposés - rappelons-le - au projet du mariage entre personnes de même sexe). Parmis ces manifestants, des militants UMP proches de Christophe Béchu qui ont crié à l'égard de la Ministre "Des Bananes pour la Guenon", une information diffusée par l'ancien blog associatif "AngersMAG" de Yannick Sourisseau, rapidement relayée par les médias nationaux, dont même le Figaro.fr qui n'est pas connu pour être le média le plus à gauche : "Taubira insultée à Angers : une militante UMP embarasse l'UMP"



Tollé général, cet épisode a même fait l'objet d'une prise de parole à l'Assemblée nationale par l'ancien Ministre socialiste, Jean Glavany, venu apporter le total soutien de la majorité à la Garde des sceaux comme en témoignent ces images.

On peut souligner ici le travail "professionnel" de l'ancien média associatif "AngersMAG" qui a diffusé l'information, conscient certainement du buzz qu'il pouvait faire.

UNE MILITANTE UMP EMBARASSANTE (TRES) PROCHE DE CHRISTOPHE BECHU

Le 6 novembre 2013, certains médias nationaux ont relayé le fait que des membres proches de Christophe Béchu et de son équipe de campagne ( pour les municipales à Angers) ont activement participé à la manifestation, notamment responsables de propos à caractère racistes envers la Ministre de la Justice. On soulignera également le courage de ces parents irresponsables invitant des enfants à crier "Des bananes pour la Guenon !" 

On apprend en effet que la personne principalement visée est une militante UMP. Il s'agit de Gabrielle de la Bigne, belle-soeur du Responsable des Jeunes UMP de Maine et Loire, Philippe de la Bigne . Ce dernier est également le Directeur de Cabinet de Marc Laffineur à la mairie d'Avrillé, Marc Laffineur qui n'est autre que....le Président de la fédération UMP 49 !


Gabrielle de la Bigne, militante UMP est très active dans la "Manif pour tous", elle apparaît comme la rédactrice d'un article sur le site "AngersMAG", un article présentant le leader de la Manif pour Tous dans le Maine et Loire, Maxence Henry.

Voici la capture d'écran (cliquez-dessus) : 





PRESSE LIBRE OU PRESSE PARTISANE ?

Habituellement si prolixe à combattre toute forme de racisme, notamment dans l'affaire Bourdouleix, la presse locale, notamment Le Courrier de l'Ouest et Ouest-France, n'a toujours pas titré sur ce scandale de l'UMP 49 dans l'affaire des "Bananes à la Guenon". Est-ce à dire que le Président du Conseil général ou l'UMP 49 dans son ensemble exerceraient des pressions sur les journalistes locaux pour faire taire une affaire gênante en pleine campagne des Municipales à Angers ? Nous serions fort étonnés de telles manoeuvres visant à étouffer une affaire...Et pourtant !

Le Président du Conseil Général est devenu maître en matière de débauchage de journalistes (peut être pour mieux diriger la ligne éditoriale des journaux dans lesquels ces derniers exerçaient auparavant). En effet, l'ancienne chargée de relations presse au cabinet de Christophe Béchu, Président du Conseil général de Maine et Loire n'était autre que Valérie Raimbault, une ancienne journaliste...de Ouest france ! Plus récemment, c'est Emmanuel Caloyanni qui a été débarqué fin juin 2013 du Courrier de l'Ouest (ancien rédacteur en chef du journal) pour servir la communication du Président Béchu, de là à penser que Christophe Béchu souhaite contrôler la Presse locale....

Emmanuel Caloyanni oeuvre au frais du Conseil Général depuis juin 2013. Il est chargé, aux frais du contribuables, de conseiller le Président du Conseil Général, Christophe Béchu ( par ailleurs Sénateur très absent en commission du Sénat ), en matière de communication. Peut-être également l'occasion pour Béchu de disposer à ses côtés d'un collaborateur qui indique aux journalistes ce qu'il faut ou non écrire sur son employeur.

On s'étonne également que Arnaud Wajdzik, Directeur du Ouest-france Maine et Loire, n'ait toujours pas relayé l'information sur son compte twitter, lui habituellement si prompt à dénoncer le racisme de Gilles Bourdouleix ou la chute d'un chat du cinquième étage dans un village paumé (dont tout le monde se fout). Non, là c'est grave, ça pourrait être (très) gênant pour Christophe Béchu de dévoiler une telle affaire en période de campagne municipale...

Arnaud Wajdzik semble avoir oublié son rôle de journaliste et renié le serment de livrer l'information telle que la vérité des faits l'exige. Non Arnaud Wajdzik distille, filtre l'information, pour n'en conserver que l'essentiel : d'une part ce qui est avantageux à Christophe Béchu, d'autre part ce qui peut nuire à ses opposants. C'est affligeant. Affligeant pour tous ces journalistes du Ouest France 49 qui font du bon travail, qui le font avec passion et honnêteté, sans étiquette partisane ; affligeant pour tous ces lecteurs de Ouest France qui ont droit à une information claire, la plus objective possible, celle qui délivre à chacun les clés pour se forger sa propre opinion.


UNE LIBERTE D'INFORMER BAFOUEE : LE RAS-LE-BOL DES JOURNALISTES 

Ahhh la LIBERTE de la Presse ! Pendant que certains journalistes meurent en Afrique au nom de la Liberté d'INFORMER, d'autres quant à eux, à Angers, tombent dans le journalisme de caniveau, celui qui discrédite la belle et noble profession de journaliste, celui qui fait passer l'intérêt d'un camp avant l'intérêt général. C'est triste. C'est dangereux. 

Il y a quelques mois un collectif de journalistes du Courrier de l'Ouest avait osé briser un tabou, celui des multiples pressions exercées à longueur de temps dans le but d'imposer une ligne éditoriale à sens unique, remettant ainsi en cause la liberté d'informer ainsi que le devoir d'indépendance des journalistes : retrouvez la lettre envoyée à Matthieu Fuchs, Président Directeur général du Courrier de l'Ouest. Qu'est-il advenu de ces doléances ? A t-on demandé à ces journalistes courageux de se la fermer ?

Alors, à la question "La Presse angevine est-elle aux ordres de Christophe Béchu ?", nous répondrons que la seule vérité, c'est celle des faits, celles des actes. En matière d'indépendance et de liberté, tant dans la ligne éditoriale que dans la diffusion de l'information, la marge de progression de la Presse locale angevine reste importante...